Il n’y a plus de pénitents sur Limoges. Si la confrérie de saint Aurélien appartient à la Maintenance, c’est parce qu’elle comptait en son sein une confrérie de pénitents, dits les Pénitents Feuilles Mortes, aujourd’hui disparue. C‘est Étienne Cibot, qui au milieu des années 90 a rejoint ce mouvement.
La Maintenance a pour but d’établir des liens de coopération et d’entraide entre les différentes confréries de pénitents de France et de Monaco. Elle a vu le jour dès la fin du XIXe siècle, sous l’égide du cardinal de Cabrières et de Frédéric Mistral. Ce projet fut pleinement réalisé en 1926.
Depuis 1962
Depuis 1962, sous l’impulsion du Grand Maître, le comte Josserand de Saint-Priest-d’Urgel (2) , une réunion de l’ensemble des confréries de pénitents se tient tous les ans. La Maintenance favorise la reprise et le développement des confréries de pénitents et veille à ce qu’elles restent fidèles à leur triple vocation : sanctification personnelle, manifestation publique de la foi, participation active aux œuvres de charité en étroite communion avec leurs évêques et le siège apostolique.
Il y a eu à Limoges et dans la région beaucoup de confréries de Pénitents. Et c’est Bernard Bardon de Brun qui est à l’origine de ce phénomène spirituel très répandu dans le sud de la France et notamment entre la Provence et la Principauté de Monaco.
Une vie exemplaire
Bernard Bardon de Brun est né à Limoges en 1564 dans une famille aisée du quartier du château. Il suit ses études à Paris où il étudie avec brio le latin, le grec, l’hébreu sans oublier les mathématiques, la philosophie, la poésie et les belles-lettres. Mais il est surtout attiré par la théologie.
Son père l’envoie faire son droit à Toulouse où il exerce le métier d’avocat. Il y épouse Doucette, une demoiselle de bonne naissance. Il mène avec elle une vie vertueuse. Le couple s’investit pour aider les pauvres. Seulement voilà ! Doucette décède. À la mort de son épouse, Bernard Bardon de Brun continue sa vie exemplaire. Il vend ses biens au profit des malheureux et devient prêtre.
Il revient à Limoges, sa ville natale, et comme il est affilié à la confrérie des pénitents noirs de Toulouse, il demande l’autorisation à l’évêque de fonder à Limoges, une structure identique. Ainsi naît en 1598 la première confrérie des Pénitents noirs de la Sainte Croix (3) .
Des notables
Ses membres sont des ecclésiastiques, des gens du barreau, des grands bourgeois. Cagoulés, vêtus de noir, ils sillonnent la ville et aident les pauvres. C’est un peu l’ancêtre de ce qu’on appelle aujourd’hui la maraude. D’autres confréries voient le jour à Limoges. Bleus, rouges, feuilles mortes, blancs, les pénitents, quelle que soit la couleur (4) , ont tous la même mission et la même philosophie.
Des chrétiens laïcs
Ils partent du principe que la bonne action n’est plus une vertu si elle est ostentatoire. Chrétiens laïcs affiliés pour la plupart à des confréries religieuses, ils se regroupent pour aider les plus pauvres et les plus démunis. Pour conserver leur anonymat, ils cachent leur visage sous une cagoule.